On peut imaginer que, plutôt que Friedrich Nietzsche, qui vécut dans les hauteurs de l'Engadine, entre Stampa (pays des Giacometti) et Majola, résidant à Sils-Maria en 1881 et de 1883 à 1888 juste avant la crise de Turin, ou Thomas Mann qui y séjourna, c'est plutôt Annemarie Schwarzenbach* (ci-dessus), qui aura servi de modèle à la douce butchisation de Juliette Binoche, for-mi-dable dans le film d'Assayas.

La "House of Cards" avant la série Netflix éponyme, c'est celle dont Deborah Sussman (1931-2014), "la" graphiste de LA, sa ville d'adoption ---comme l'a signalé une exposition rétrospective : Deborah Sussman Loves L.A.-- a dessiné les instructions pour l'agence de Ray et Charles Eames qu'elle rejoignit en 1953, quittant définitivement New York, le Black Moutain et Bard dont elle fréquenta les cours d'été ainsi que l'Institute of Design de Chicago.

S'il y avait un symptôme de ce que Freud appelait un "Malaise dans la Civilisation", ce serait celui là:

Prenons ces trois photographies publiées sur les réseaux sociaux parmi tant d'autres, signées ou anonymes, de Gaza en cet été 2014.

Dès qu'on rentre dans la ville, les couleurs de la ville ont disparu.

La ville est uniformément grise, le gris des cendres que les bâtiments, les bus, les rues sont devenus. Celui des bombardements qui font virer le ciel au gris.

Vue de l'exposition monographique d'Ed Atkins "Bastards" Palais de Tokyo. Ed Atkins, Ribbons 2014 three-channel HD video, color, sound, 13 minutes 18 seconds. © Aurélien Mole.

Je reproduis ici les "500 mots " recueillis par Allese Thomson et leur chapo dans Artforum, qui concernent l' installation, fascinante, d'Ed Atkins au Palais de Tokyo ainsi qu'à la Serpentine Sackler Gallery.

(A la radio, j'entends d'une oreille la biographie romancée de Frank Sinatra*.

Entre les vues d'exposition---ici, par exemple dans un éclairage produit pour la prise photographique---  et l'effet lumineux que chacun des tableaux produit, il y a un monde que l'image ne capte pas. On essaye, on tente le coup, on s'efforce de retranscrire pour soi et pour les autres ce sommet d'argent, cette surface dorée accidentée (par exemple celle du "Jeux de feuilles I»(1978)), qui appellent le regard dans la pleine nuit des tableaux. Le leur ne cille pas.

Il est une chose qui me frappe dans nombre de figurations de Lauren Bacall dans le cinéma Hollywoodien.

Outre "le regard", qui est le sien...

Ou plutôt, si elle est the look, c'est aussi qu'elle a un look. Et ça ne veut pas dire seulement qu'elle porte incroyablement bien les vêtements - le chemisier et la jupe, ou le tailleur--représentant les femmes actives des années 1950-60. Lauren Bacall porte son regard car elle sait regarder, si on en juge par tous les films dans lesquels elle apparait.

Scratching On Things I Could Disavow, salle 2. Photos: Carré d'art/Nîmes

Salle 2

Tout commence par une rematérialisation d'après la dématérialisation. On avait quitté Walid Raad dans les profondeurs du Louvre  (cf post) et on retrouve (sens de la visite obligatoire oblige) des objets imprimés en 3D accrochés...Ou plutôt leur lueur pâle, puisqu'ils sont installés au mur, tendu de noir, de la nuit d'une black-box, un espace voué au cinéma.

Jedermann NA,  "Parcelle à Céder", Feux Pâles, capc/Musée d'art contemporain Bordeaux,         1990-1@André Morin

in "L'Ombre du Jaseur (d'après Feux pâles)", Mamco, Genève, 2014

Walid Raad, Section 88: Views from outer to inner compartments_ Act VI.1-5, 2011 "  in "Scratching on Things I Could Disavow", Carré d'art, Nîmes, 2014.

Commençons par le sol...
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